Rencontre avec Michel Brault à la Cinémathèque Québécoise en 2005
CINECLUB Spécial Québec - 02 - Les Ordres
J’ai remarqué que peu de réalisateurs québécois avaient cherché à représenter des évènements historiques dans leurs films
M.B. : C’est vrai, tu as remarqué ça ? Je n’ai aucune idée de la raison. Moi l’Histoire m’a rattrapée, je n’ai pas décidé de faire un film historique. J’ai fait Les Ordres. Appelles-tu ça un film historiqueLes Ordres ?
Oui
M.B.: Les Ordres je l’ai fait cinq ans après les évènements… Mais ce n’était pas pour en faire un film historique, c’était pour graver dans notre mémoire un moment important, une douleur que j’avais cueillie avec un magnétophone. J’avais fait des entrevues avec des gens qui avaient été mis arbitrairement en prison et puis je m’étais retrouvé avec cinquante heures de matériel qui était douloureux, qui était assez incroyable pour notre société à nous. On ne comprenait pas que ça puisse exister ici. Alors je me suis senti obligé de faire un film mais ce n’était pas pour faire de l’Histoire, c’était pour alimenter la mémoire. Parce que je crois que pour bien affronter la vie, il faut savoir d’où on vient, ce que nos ancêtres ont fait.
Source : Blog VUES QUÉBÉCOISES - Histoire et Cinéma
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